Marcher jusqu'au bout de soi... Wild de Cheryl Strayed
La 4ème de couverture :
Lorsque, sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac
à dos, elle n’a aucune idée de ce qui l’attend. Tout ce qu’elle sait, c’est que
sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un
divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir
debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n’a aucune
réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le « Chemin
des crêtes du Pacifique ». Lancée au cœur d’une nature immense et sauvage,
seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700
kilomètres d’épuisement et d’effort, et réussir à atteindre le bout d’elle-même.
Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption.
Mon avis :
La 4ème de couverture résume bien l’histoire,
même si en la relisant, je trouve qu’elle ne rend pas justice au roman.
Cheryl Strayed est une jeune femme perdue suite au décès de
sa maman quatre ans plus tôt. Elle n’a jamais obtenu son diplôme de fac, elle
qui rêvait de devenir écrivain, et vit de petits boulots de serveuse. Son divorce vient d’être officialisé ;
bien qu’elle ne soit pas certaine de ne plus aimer son ex-mari, Paul. Ses relations
avec Karen et Leif, sa sœur et son frère, sont coupées. Elle ne voit plus
Eddie, le père qui l’a fait grandir.
Perdue et seule, elle met toutes ses économies pour acheter
le matériel nécessaire et financer son périple sur le PCT ! Le PCT est un « sentier »
de randonnée qui s’étend de la frontière mexicaine à la frontière canadienne,
en longeant 9 chaînes de montagnes.
Absolument pas préparée à un tel effort physique et mental,
seulement accompagnée de Monster (son sac de randonnée, bien trop lourd pour
elle), Cheryl passera pourtant plus de deux mois à sillonner le PCT, luttant
contre sa peur, bravant la chaleur et la neige, mais aussi ours, serpents à
sonnette et autres coyotes ; elle réussira à mener à bien son voyage. Cheryl
fera de nombreuses rencontres grâce à cette randonnée : d’autres
randonneurs avec qui elle créera des liens forts, et des personnes de passage
qui l’aideront dans l’accomplissement de cet exploit.
L’écriture est tel l’avancement de Cheryl sur le PCT :
au début, le rythme est lent, un peu brouillon parfois, puis vers la 180ème
page, Cheryl trouve son rythme de marche, et nous, notre rythme de lecture. Tout
devient plus clair. Notamment, grâce aux flash-back utilisés pour narrer son
passé de façon introspective durant la marche.
Ce roman autobiographique a deux intérêts profonds, à mon
sens. Le premier, c’est justement qu’il s’agit d’un roman autobiographique !
Et, le second, bien sûr : la marche. Marcher pour faire le point sur sa
vie, marcher pour briser les démons de son passé, marcher pour se connaître,
marcher pour se trouver.
Je suis une grande admiratrice de Sarah Marquis, qui a fait
de sa vie une marche de par-delà le monde, et je prends toujours grand plaisir
à lire ces récits de personnes qui décident, pour se sauver la vie au final, de
partir seules avec un sac à dos et marcher pendant quelques mois.
C’est très inspirant, et je pense que c’est la meilleure
façon de se connaître et de répondre à ses questions, surtout lorsqu’on ne sait
plus comment avancer.
Inutile de vous dire que ce roman vous emmènera du sourire
aux larmes, tout en vous faisant traverser les Etats-Unis. Lisez- le !
Je me permets de reproduire un extrait qui m’a particulièrement
touché :
« Je n’ai jamais tenu le volant de ma vie, m’avait-elle
confié en pleurant, quelques jours après avoir appris qu’elle allait mourir. J’ai
toujours fait ce que les autres voulaient. J’ai toujours été la fille, la mère
ou la femme de quelqu’un. Je n’ai jamais existé pour moi-même. »
Il y en a un autre que j’aime énormément, mais ce sont les
dernières lignes du roman donc je les garde secrètes ; à vous de les
découvrir !
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